mardi 20 mai 2008

LES CHOIX FONDAMENTAUX DU PADS(8)

VII. SOUVERAINETE NATIONALE ET SOUVERAINETE POPULAIRE


Notre stratégie basée sur la trilogie dialectique: "Libération-Démocratie-Socialisme", ne peut se réaliser d'un seul coup ou par baguette magique. Elle ne se contredit en rien avec la tactique et les programmes politiques à court et moyen terme. Au contraire, une stratégie n'a de sens que par ses programmes d'action immédiatement fonctionnels. De même, toute tactique qui ne sert pas la stratégie ou la contredit, aura pour conséquence la déviation et l'échec à terme, quels que soient ses résultats ou gains conjoncturels..

Actuellement, notre parti agit selon un programme politique qui s'articule autour de deux questions fondamentales: la souveraineté nationale et la souveraineté populaire. La première concerne comme nous l'avons indiqué, la libération de l'ensemble du territoire national ainsi que celle de la personne humaine, de la domination coloniale et néo-coloniale. Et si toutes les classes sociales sans exception se rejoignent autour du slogan de souveraineté nationale, elles divergent de façon fondamentale sur le contenu et les objectifs à court et long terme de cette souveraineté.
La classe dominante a exploité et exploite encore la question nationale pour servir ses propres intérêts économiques et politiques, aux deux niveaux interne et externe. Ses positions et pratiques vis-à-vis de cette question sont des positions et des pratiques de classe visant à:

Sortir de l'isolement interne en s'alliant les élites de la bourgeoisie moyenne et de la petite bourgeoisie;
Perpétuer sa domination et sa guerre de classe dirigée contre les masses populaires, en les privant de leur pain quotidien et en réprimant leurs revendications légitimes au nom de la question nationale;
Légaliser l'arbitraire et l'autocratie au nom d'une démocratie formelle de façade;
Consolider ses liens organiques avec l'impérialisme et les institutions du capitalisme mondial.

Cette classe ne consent aucun sacrifice à la question nationale. Bien au contraire elle en profite pleinement et abusivement par le biais de la spéculation effrénée, des marchés
illicites, et des gains faciles accumulés par les nouveaux "seigneurs de la guerre". L'effort de guerre au Sahara marocain est reporté principalement sur les couches les plus déshéritées, physiquement et financièrement. On ne compte plus les taxes et autres ponctions dans les budgets des plus pauvres au nom de cet effort. La question des villes de Ceuta, Mélilia et des îles Zaffarines sous occupation coloniale espagnole après presque quarante ans d'indépendance, n'est toujours pas résolue. Elle a été "oubliée" pendant de longues années, et se trouve toujours marginalisée pour des raisons d'intérêts et de calculs économiques et politiques de la classe dominante.

Les résultats de la politique économique et sociale de cette classe, sous couvert de la question nationale, sont d'ailleurs éloquents: ils ont enfoncé le pays dans une crise structurelle grave, et l'ont mené au bord de la banqueroute.

Pour sa part, notre parti ne reniera pas ses objectifs fondamentaux de souveraineté nationale sur l'ensemble du territoire, et de Libération, pour la seule raison que la classe dominante a adopté (bien tardivement) les mêmes slogans pour servir ses propres intérêts de classe. Il ne cautionnera pas la politique anti-populaire et antinationale au nom d'une quelconque "unanimité nationale". Il n'acceptera pas que ses slogans lui soient volés et vidés de leurs contenus pour servir des intérêts étroits.
Notre parti se base sur ses choix fondamentaux et son ancrage de classe pour déterminer sa pratique et ses positions vis-à-vis de la question nationale. En effet, les travailleurs et l'ensemble des couches populaires, sont les vrais patriotes dont les intérêts sont en parfaite concordance avec ceux de la patrie libérée (au plein sens du terme) et unifiée. C'est eux qui souffrent de la double exploitation interne et externe, et payent la facture de la domination néo-coloniale et le pillage de nos ressources et potentiel humain. La souveraineté nationale véritable passe donc par la libération de notre peuple et la réalisation de sa souveraineté populaire.


ATTARIK - organe du P.A.D.S. en langue arabe N° 203, 204 et 205 - octobre 1993

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